Les Credit Default Swaps : l’assurance du crédit

Le Credit Default Swap (CDS) est souvent présenté comme une assurance contre le défaut. Mais il est bien plus que cela : c’est devenu un thermomètre du risque de crédit sur les marchés financiers.

Dans un CDS, l’acheteur paie une prime régulière au vendeur. En cas de défaut de l’émetteur, le vendeur indemnise l’acheteur en lui versant la différence entre la valeur nominale et la valeur de recouvrement de la dette. Le spread du CDS exprime donc directement la perception du risque : plus il est élevé, plus le marché juge l’émetteur fragile.

Les CDS peuvent être négociés sur des dettes individuelles, mais aussi sous forme d’indices, regroupant plusieurs émetteurs. Ces indices standardisés apportent de la liquidité et permettent de prendre rapidement une vue globale sur un secteur ou une zone géographique.

Ils interagissent avec les notations des agences de rating. Les titres jugés « investment grade » (AAA à BBB-) sont associés à des spreads plus faibles. Ceux classés « high yield » portent des spreads plus larges, reflétant un risque de défaut plus important. Mais le CDS a parfois une longueur d’avance : ses variations anticipent souvent les décisions des agences, car il reflète en temps réel la perception du marché.

Au-delà de leur utilité pour couvrir un portefeuille obligataire, les CDS sont aussi devenus des instruments spéculatifs. Leur simplicité apparente a contribué à leur explosion avant la crise de 2008, où ils ont joué un rôle central. Depuis, leur régulation a été renforcée, mais ils restent un indicateur incontournable de la solvabilité mondiale..

Karim Trabelsi

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