Le Delta des options : mesurer la sensibilité

Le delta est probablement le plus connu des « greeks » en finance d’options. Il mesure la sensibilité du prix d’une option à une variation du sous-jacent. Concrètement, un delta de 0,6 signifie qu’une hausse de 1 € du sous-jacent entraîne une hausse de 0,6 € du prix de l’option.

Le delta d’un call varie entre 0 et 1, celui d’un put entre -1 et 0. Cette valeur évolue en fonction du niveau du sous-jacent par rapport au strike. Plus un call est dans la monnaie, plus son delta se rapproche de 1, car il se comporte presque comme l’actif lui-même. À l’inverse, une option très hors de la monnaie a un delta proche de zéro, car ses chances d’être exercée sont minimes.

Le delta peut aussi être interprété comme une probabilité risque-neutre. Le delta d’un call correspond à la probabilité implicite que l’option finisse dans la monnaie. Cette lecture probabiliste donne au delta une dimension intuitive, en le reliant à l’incertitude du marché.

En pratique, le delta est essentiel pour la couverture. Un trader qui a vendu un call doit acheter une fraction du sous-jacent correspondant à son delta pour neutraliser son exposition. Mais cette couverture n’est jamais statique : le delta évolue avec le marché, ce qui oblige à des ajustements réguliers. C’est ce qu’on appelle le rebalancement delta.

Enfin, le delta peut s’exprimer en valeur monétaire grâce au delta cash, obtenu en multipliant le delta par le prix du sous-jacent. Cette approche permet aux praticiens de raisonner en montants financiers plutôt qu’en pourcentages, ce qui facilite la gestion opérationnelle des portefeuilles.

Le delta illustre parfaitement la puissance des options : derrière un instrument simple en apparence se cache une sensibilité fine, qui doit être suivie et ajustée en permanence.

Karim Trabelsi

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