Fiscalité patrimoniale 2025 : les chiffres clés à connaître

La fiscalité patrimoniale évolue chaque année, et 2025 ne fait pas exception. Que ce soit pour anticiper une transmission, optimiser sa fiscalité ou préparer sa retraite, il est essentiel de maîtriser les grands barèmes et dispositifs en vigueur. Voici un panorama synthétique et commenté des principaux chiffres à retenir.

L’impôt sur la fortune immobilière (IFI)

L’IFI s’applique dès lors que le patrimoine immobilier net taxable excède 1,3 million d’euros. Le barème reste progressif avec un taux de 0,50 % entre 800 000 € et 1 299 999 €, de 0,70 % entre 1 300 000 € et 2 569 999 €, de 1 % entre 2 570 000 € et 4 999 999 €, de 1,25 % entre 5 000 000 € et 9 999 999 €, et de 1,50 % au-delà de 10 000 000 €. Il convient de rappeler que l’impôt est plafonné à 75 % des revenus.

L’impôt sur le revenu (IR)

Le barème progressif demeure inchangé. Jusqu’à 11 497 € de revenu imposable, le taux est nul. Entre 11 497 € et 29 315 €, il est fixé à 11 %. Entre 29 315 € et 83 823 €, il atteint 30 %. Entre 83 823 € et 180 294 €, il est porté à 41 %, et au-delà de 180 294 €, le taux marginal s’élève à 45 %. À cela s’ajoute la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, de 3 % au-delà de 250 000 € pour une personne seule et de 4 % pour un couple marié.

Successions et donations

Les abattements restent un outil fondamental de transmission. En ligne directe, parents et enfants bénéficient d’un abattement de 100 000 € renouvelable tous les 15 ans. Entre époux ou partenaires de PACS, l’abattement est de 80 724 €. Les petits-enfants peuvent recevoir 31 865 €, les arrière-petits-enfants 5 310 €, les frères et sœurs 15 932 €, et les neveux et nièces 7 967 €. Un abattement spécifique de 159 325 € est prévu pour les personnes handicapées. À défaut d’abattement particulier, tout héritier ou légataire bénéficie d’un abattement de 1 594 €.

Assurance-vie et capitalisation

L’assurance-vie demeure l’un des piliers de la gestion patrimoniale. Pour les contrats souscrits avant le 27 septembre 2017, la fiscalité est plus favorable, notamment grâce à un abattement de 4 600 € pour une personne seule ou de 9 200 € pour un couple. Pour les versements postérieurs, le prélèvement forfaitaire unique de 30 % s’applique après abattement, avec possibilité d’opter pour le barème progressif. En matière successorale, la fiscalité dépend de l’âge du souscripteur au moment des versements : les sommes versées avant 70 ans bénéficient d’une exonération partielle, tandis que celles effectuées après 70 ans sont soumises à des règles plus contraignantes.

Plus-values immobilières et mobilières

La fiscalité des plus-values immobilières reste lourde. Le taux est de 19 % auquel s’ajoutent 17,2 % de prélèvements sociaux, soit une imposition globale de 36,2 %. Toutefois, des abattements existent en fonction de la durée de détention : l’impôt est totalement exonéré après 22 ans, et les prélèvements sociaux après 30 ans. S’agissant des plus-values mobilières, le prélèvement forfaitaire unique de 30 % s’applique, mais le contribuable peut opter pour le barème progressif afin de bénéficier des abattements pour durée de détention.

Réductions d’impôts

Le plafond global des avantages fiscaux est fixé à 10 000 €. L’investissement dans une PME permet une réduction d’impôt sur le revenu de 18 %, portée à 25 % sous certaines conditions. Les dons aux associations ouvrent droit à une réduction de 66 %, portée à 75 % lorsqu’il s’agit d’organismes d’aide aux personnes en difficulté. L’emploi d’un salarié à domicile permet de réduire son impôt de 50 % des dépenses engagées. Enfin, les dispositifs immobiliers comme le Pinel, le Malraux ou le Denormandie offrent des réductions d’impôt proportionnelles aux investissements réalisés.

Epargne retraite

Les versements sur un plan d’épargne retraite, qu’il soit individuel, collectif ou d’entreprise, sont déductibles dans la limite de 10 % des revenus professionnels, avec un plafond fixé à 37 094 € en 2025. Ce mécanisme reste un outil de choix pour optimiser sa fiscalité tout en constituant une retraite complémentaire.

Les chiffres de 2025 confirment les grandes lignes de la fiscalité patrimoniale française : une imposition élevée sur le revenu et sur le capital, mais contrebalancée par une multitude de dispositifs permettant d’optimiser sa situation, protéger son conjoint ou ses enfants et anticiper la transmission de son patrimoine. Connaître ces règles, c’est disposer des clés pour articuler efficacement stratégie patrimoniale et sécurité familiale.

Karim Trabelsi

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