Le Gamma des options : la convexité au cœur du risque

Si le delta mesure la sensibilité d’une option à une variation du sous-jacent, le gamma va plus loin. Il évalue la variation du delta lui-même, autrement dit la courbure, la convexité de la relation entre le prix de l’option et celui du sous-jacent.

Un gamma élevé signifie que le delta change rapidement pour de petits mouvements du marché. Concrètement, cela oblige le trader à ajuster sans cesse sa couverture pour rester neutre. Être « long gamma » revient donc à bénéficier de la volatilité : chaque mouvement du marché permet de rééquilibrer la position en achetant bas et en vendant haut. Mais cette stratégie, séduisante sur le papier, a un coût : celui des ajustements permanents et des primes d’options payées.

Le gamma est particulièrement élevé lorsque l’option est proche de la monnaie et à courte échéance. C’est dans ces zones que les options réagissent le plus fortement aux variations du marché. Inversement, des options très dans ou hors de la monnaie ont un gamma faible, leur comportement étant déjà largement déterminé.

Cette mesure est capitale pour les desks d’options, car elle révèle la nature des risques cachés. Être exposé à un gamma négatif signifie qu’en cas de forte volatilité, la position risque de subir des pertes rapides et importantes.

En finance, comprendre le gamma, c’est accepter que les marchés ne suivent pas une ligne droite. Ils évoluent dans des courbes, et la gestion de portefeuille doit intégrer cette dimension pour ne pas être prise de court par l’imprévu.

Karim Trabelsi

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